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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/428

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bras. Les fesses rougirent du haut en bas sous ces dix coups de cordes assénés avec fureur. Mais la torturée resta muette.

Cependant, quand la directrice prit la nagaïka, les cordes, qui retombaient sur un terrain ramolli par la préparation récente, marbraient les fesses de raies violettes, et la surveillante poussait des cris de détresse. Elle lui en appliqua ainsi une quinzaine puis le reste sur les cuisses, et le dernier entre les fesses, arrachant un cri strident à la mordue.

Le maître de ballet appliqua, lui aussi, une quinzaine de coups sur les fesses dont la peau se soulevait à chaque cinglée des cordes retombant éparpillées, terribles dans la main d’un homme. Il appliqua les cinq derniers sur les cuisses qui se tuméfièrent aussi. Puis, comme supplément, il lui détacha deux cinglées entre les cuisses, ensanglantant les bords lacérés, qui arrachèrent à la martyrisée deux cris déchirants.

Tout le temps que cette main d’homme la fouetta, ce fut un concert de vociférations assourdissantes, qui ne cessèrent qu’une demi-heure après que la surveillante se fut recouchée sur le ventre, ne pouvant prendre