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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/427

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mises, un martinet de douze lanières. Elles tapèrent à tour de bras, se vengeant, sur les postérieurs dodus de leurs jeunes complices, de la cuisson qui brûlait leurs fesses empourprées, qu’on voyait se déhancher à chaque coup qui retombait. Ici ce fut un concert de grincements de dents et de sanglots, depuis le premier coup jusqu’au vingtième.

Après ce fut le tour de la surveillante, qui devait recevoir soixante coups de cordes à nœuds, cinq de chacune des coupables, qu’elle surveillerait mieux, quand elle serait passée par leurs mains, puis le reste par les maîtres. Elle dut aller se porter à l’extrémité du dortoir pour que toutes les danseuses, qui étaient sous sa surveillance, fussent témoins de son châtiment.

Là, elle releva sa chemise elle-même, le corps penché en avant, présentant son gros postérieur à la peau épaisse, recouverte d’un véritable duvet de pêche, aux cordes que manièrent d’abord les gamines, qui tapaient comme sur du bois, sans cependant arracher une plainte à la fustigée.

Les grandes filles la fouettèrent à tour de