Aller au contenu

Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/437

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 71 —

il m’en fit vider plusieurs coupes, j’en bus plus de la moitié.

Cette boisson mousseuse, que je buvais pour la première fois, me causa une demi-griserie, qui, ajoutée au feu qui ardait déjà mes fesses, firent de moi un vrai volcan. Et avec mes dispositions naturelles, vous devinez ce que furent les premières joutes de cette nuit. Pendant deux heures, il n’y eut pas de cesse dans le frétillement de mes fesses, dans mes épanchements, dans la valse enragée de mes tétons.

Lui aussi fut surpris d’une pareille sarabande. Il est vrai qu’il avait le droit de l’être plus qu’aucun de mes précédents enfileurs, car aucun ne s’était trouvé à pareille fête, la griserie, l’incendie de mes fesses, l’amour uni à la reconnaissance, et ce qui ne gâtait rien, au contraire, le fouteur était un jeune et beau garçon, vigoureux, et bien outillé. Tout çà contribuait à m’entretenir dans une verve endiablée.

Nous nous endormîmes collés l’un à l’autre lui derrière moi, insinué comme l’onde à mon corps. Quand il se réveilla au matin, il m’appliqua cinq ou six claques qui m’éveillèrent en sursaut.