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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/490

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chargeant chaque fois sa cargaison au port. Combien de fois abordai-je durant ce voyage au long cours ? Je ne sais, mais je ne manifestai jamais mon émotion. Cependant il devait le deviner à l’agitation plusieurs fois renouvelée de mes fesses.

Quand je le renvoyai, j’avais repris toute ma dignité, et lui et son affaire toute leur humilité. Je passai une demi-heure à faire la toilette de ces parages souillés par l’outil d’un serf, bien que je n’eus pas l’habitude de me servir moi-même mais je ne voulais pas mettre mes filles de chambre dans la confidence.

Il y avait deux heures que j’avais renvoyé le porteur du bel outil à sa besogne, quand la fantaisie me reprit de tenter de nouveau le pouvoir des charmes d’une maîtresse sur un serviteur, à une distance si rapprochée d’un trio si bien joué. Je mandai de nouveau Yvan, qui entra en s’inclinant profondément.

Avant de rien entreprendre, je lui demandai s’il se sentait de force à me fouetter comme tout à l’heure et aussi souvent. Si tu ne me donnes pas mon compte, lui dis je, moi je te promets de te donner le tien. Avant de me