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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/501

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Je savais bien ce qui me manquait. J’y ai suppléé aujourd’hui. J’ai fait monter Mina, ma femme de chambre favorite, dont j’ai fait jadis l’éducation. Je n’en ai jamais abusé, quand il ne me manquait rien, mais aujourd’hui elle sera le suppléant qui me manquait.

— Ma fille, j’ai besoin de tes services.

Tu devines lesquels ?

— Oui, maîtresse.

— Mais j’entends te garder pour moi seule, en dehors de ton jeune maître, à qui je ne veux pas t’enlever.

Oui, maîtresse.

Elle balbutia ce oui en rougissant. Je savais pourquoi. Je ne pouvais pas ignorer les relations des deux soubrettes avec mon fils, et la passion mutuelle de ces deux filles, qui leur avait valu un châtiment vigoureux. Le jeune barine en profite, il fait bien et tant qu’il continuera à s’en servir je fermerai les yeux. Après j’en ferai mon affaire, si elles s’avisaient de continuer.

Yvan entra saluant et se courbant jusqu’à