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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/502

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terre. En le voyant entrer, Mina devina le rôle que je lui réservais. Sans plus de préambule nous nous mîmes tous en tenue. Mina se chargea d’introduire le visiteur, puis elle vint s’agenouiller devant le porte qui lui était réservée.

Elle n’avait rien oublié, elle avait fait même des progrès sensibles. Elle me traita avec une ardeur que je ne lui connaissais pas, et elle mit dans l’action une chaleur à laquelle elle ne m’avait pas habituée. Était-ce parce qu’elle avait tenu dans sa main le superbe outil pour le diriger dans son logis ? Je ne sais, mais ce que je sais c’est que le locataire n’a pas pris l’avance aujourd’hui sur la propriétaire du logement. Par exemple, moi blasée sur tous les plaisirs, j’ai failli perdre mes sens, quand, à la seconde émotion que j’ai éprouvée, le visiteur a déposé son injection bouillante dans mes entrailles.

Deux fois encore, j’ai repris l’avance avec le même succès. Mina y contribuait par son agilité et son ardeur ininterrompues. Je l’ai laissé se distinguer encore deux fois pendant que le visiteur se retirait lentement.