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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/78

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de ce monument de chair que la maîtresse était en train de détériorer à notre grande joie.

La barine, un peu fatiguée après ces cinquante coups de verges, jeta le tronçon usé sur ce vaste terrain de manœuvre et descendit de l’estrade. Le boyard monta à son tour les degrés de l’échafaud, armé lui aussi d’une longue et forte verge.

La danse du gros cul, un moment interrompue pendant le changement d’acteur, reprit de plus belle sous les coups de verges assénés avec la vigueur d’un bras d’homme. Les coups pleuvaient dans tous les coins sur les hanches, sur les fesses, entre les cuisses, sur les jambes intactes, sur la plante des pieds.

Les hurlements n’avaient pas eu besoin de reprendre, ils n’avaient pas cessé pendant l’entr’acte, mais on devinait à leur acuité, que le maître tapait plus fort que la maîtresse. Les fesses faisaient des bonds prodigieux, les cuisses s’écartaient si brusquement qu’on aurait dit qu’elles allaient se fendre.

Quand le boyard descendit à son tour de l’estrade, la gouvernante avait reçu une