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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/79

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centaine de coups de verges. Des rubis pointillaient sur ses fesses et sur ses cuisses, qui en se secouant s’égrenaient en perles rouges.

On la laissa ainsi un grand quart d’heure pendant que les spectateurs, mâles et femelles, défilaient devant le tableau vivant. Elle hurlait et se secouait tout le temps sous nos yeux ravis de voir saigner le vilain postérieur de la méchante femme qui ne ménageait guère les nôtres.

Elle resta huit jours sans reparaître au milieu de nous. La lectrice de la boïarine la remplaçait dans ses fonctions tout en remplissant les siennes. Elle était assez impartiale, ne marquant que les fautes punissables, mais elle nous fouettait toujours avec sévérité quand la maîtresse lui confiait la correction de nos postérieurs. Il est vrai qu’elle était elle-même exposée comme nous à recevoir le fouet quand cela plaisait à la maîtresse ou à la jeune barine, qui le lui appliquait toujours séance tenante.

C’était la fille de deux artisans pauvres, qui lui avaient fait donner une certaine instruction dans l’espoir d’en retirer plus