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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/84

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car la séance de coiffure était toujours très longue, la dame n’était jamais satisfaite, et l’on était souvent obligé de la remplacer. Alors c’était ordinairement vingt-neuf coups de martinet ou de nagaïka, qui attendaient les fesses de la fille trop faible pour rester une heure à genoux.

Une grande fille de chambre très vigoureuse, qui n’avait jamais faibli dans ses fonctions de psyché vivante, se moquait des faibles filles qui ne pouvaient pas rester aussi longtemps qu’elle dans cette fatigante posture. Un jour il lui arriva à elle aussi de trouver la séance un peu longue, ses bras faiblissaient, la psyché n’était plus d’aplomb. Paf ! une gifle sonore la renverse.

Elle se relève, présente de nouveau la glace, mais ses bras tremblent, la pantoufle vient cingler la joue déjà giflée qui enfle démesurément, et la fille qui sanglote est obligée de reprendre ses fonctions de psyché vivante. Mais elle a beau faire, elle n’y est plus et la semelle de la pantoufle voltige sur la gorge, cinglant les gros seins nus, qui sont bientôt d’un beau rouge vif. Les tétons malmenés ballottent furieusement, les