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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/95

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nomène se reproduisit sur les deux autres. Quand la maîtresse arriva au dernier, c’était une cacophonie de cris assourdissants.

Je regardai en ce moment mes compagnes. Je vis qu’elles riaient en contemplant les culs fumants des jeunes drôles. Je ne voyais pas ce qu’il y avait là de si risible et je regardai de nouveau. Ce qui pendait tout à l’heure inerte entre les cuisses, s’agitait comme un battant de cloche. Je ris moi aussi de confiance. Je ne me doutais pas de ce que ce rire innocent, sans malice, allait me coûter.

Quand les jeunes pages eurent repris leurs vêtements et disparurent en sanglotant, la gouvernante tendit à la maîtresse son carnet sur lequel elle n’avait cessé de prendre des notes pendant la correction des jeunes postérieurs masculins. La boïarine, après avoir parcouru la page écrite, la referma.

— Alors, toutes ?

— Oui, maîtresse, toutes.

— C’est bien, vous pouvez vous retirer, nous n’avons plus besoin de vos services.