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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/99

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coups, et les fustigées se lamentaient à haute voix.

Les trois amies prirent des verges. Dans cette première fournée se trouvait Catya. Naturellement elle échut à la maîtresse. Les trois condamnées à cette torture tremblaient en montant les degrés de l’échafaud.

L’aide de cuisine qui avait repris sa place avait troussé la sienne, et les trois opulents derrières, qui apparurent à la fois, tremblaient suspendus au haut des cuisses flageolantes. Les verges voyagèrent pendant cinq longues minutes sur la large surface, la couvrant d’un tapis rouge au milieu des vociférations des deux voisines de Catya, qui restait muette, bien que sa croupe fut la plus endommagée des trois.

Enfin la pauvre Irina vint rejoindre la cuisinière et son aide sur la scène. Celles-ci se troussèrent toutes seules. L’aide qui avait reçu les cordes au lieu et place de la fille de chambre vint la trousser prestement.

La fouetteuse avait jeté les verges, bien qu’elles fussent encore bonnes. Elle en avait choisi une très longue et très forte, formée d’un lourd faisceau de bouleaux fraîchement