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Page:Dabit - L'hotel du nord, 1929.djvu/116

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— J’ai quelque chose au troisième, déclare Louise. Quarante-cinq francs la semaine. Ça vous plairait-il ?

— Oui.

— Alors, asseyez-vous un instant. Je vais toujours vous inscrire. On montera après…

Elle tire de derrière le comptoir le « Livre de Police », un registre à couverture bleue, et l’ouvre avec soin sur une table.

— Vous avez des papiers ? Faut que j’aie tout votre état civil. C’est la barbe, mais il y a tant d’étrangers à Paris !

— Bien sûr. Je m’appelle Prosper Maltaverne.

L’homme sort une enveloppe de son portefeuille et la tend à Louise qui hésite une seconde.

— On s’y reconnaît plus dans ces paperasses. Maltaverne, Prosper… Ça, au moins, c’est facile à retenir. J’ai des Polonais, on n’arrive pas à écrire leurs noms… Faut pourtant que je tienne mon livre bien à jour. Dame ! un voleur pourrait se faufiler dans l’hôtel… Quelle profession ?

Maltaverne prend un air penaud et se penche :