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Page:Dabit - L'hotel du nord, 1929.djvu/157

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ses mains, étaient moites. Brusquement il criait : « Laissez-moi, madame Lecouvreur, je n’ai plus besoin de rien. » Un drôle de bonhomme !

Deux semaines passèrent ainsi. Un matin, Louise suggéra : « Vous devriez voir un spécialiste ».

« Les médecins, je les connais, déclara Ladevèze. Il eut un sourire désabusé. « Je croyais guérir à Paris… et oublier le reste. »

Ses lèvres tremblaient. Soudain, une crise violente l’étouffa ; il fallut l’aider à se redresser, lui donner de la tisane. Quand ce fut fini, le moment des aveux était passé.

Ladevèze intriguait les locataires. « Qu’est-ce qu’il est venu fabriquer à Paris, la patronne ? » Louise montrait le plafond : « Demandez-le-lui. Moi, j’ai jamais pu lui arracher un mot. »

Les clients se taisaient. Enfin, Mimar grognait : « Il est en train de crever, ce bonhomme-là. » Pélican ajoutait : « C’est pas contagieux, au moins ? »

Louise secouait la tête. « Je le soigne bien, moi ! » Soudain, on entendait Ladevèze qui râlait, qui crachait, et sa toux traversait l’hôtel comme un mauvais vent d’automne.