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Page:Dabit - L'hotel du nord, 1929.djvu/158

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Quand Louise annonça le départ de Ladevèze, ce fut un soulagement général. Elle avait dû ruser, discourir, menacer presque, avant de le décider à entrer à l’hôpital Saint-Louis. « Laissez-nous vos bagages. Vous n’allez pas rester longtemps là-bas. »

… Pas longtemps. Louise fit deux visites à son malade. À la troisième, le lit était vide : Ladevèze était mort dans la nuit.

Quinze jours plus tard, les Lecouvreur virent entrer dans la boutique une femme à l’aspect rigide, important, au visage caché sous une voilette.

— Permettez-moi de me présenter : Mme Ladevèze ». La voix était sèche, les gestes guindés. Mon époux a habité ici… Vous avez conservé ses bagages ? »

Louise répondit par un signe de tête. Elle prit une clef. « Je vais vous conduire dans sa chambre. »

— Il a vécu dans ce taudis ? fit Mme Ladevèze quand elles furent arrivées.

— Un taudis ! riposta Louise, un taudis !… Vous en avez des expressions ! Tenez, voilà les affaires de votre mari. »

Mme Ladevèze ôta ses gants, sa voilette,