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Page:Dabit - L'hotel du nord, 1929.djvu/167

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Elle le regarda, déçue d’être si vite arrivée. Elle ouvrait la bouche pour remercier son compagnon lorsque brusquement il se pencha sur elle. « Mon pourboire ! »

Elle défaillait de bonheur en arrivant à l’atelier ; le baiser de Marcel lui brûlait les lèvres. « Il m’aime, il m’aime, » répétait-elle.

Quelques jours plus tard, Delphine, guérie, l’interpella : « T’as l’air tout drôle, toi, depuis un moment. Tu manges plus, tu dors plus. Qu’est-ce que ça veut dire ? » Elle fronça les sourcils. « Tu me caches quelque chose ? »

— Mais non, je t’assure, répondit Julie.

Ils avaient fait une nouvelle balade en voiture et Marcel, plus pressant, lui avait demandé un rendez-vous. Comment trouver un prétexte pour sortir seule ?

Le samedi, en rentrant, elle annonça : — Delphine, on veille à l’atelier.

Sa sœur, qui mettait la table, leva la tête.

— Tu veilles ? Voilà du nouveau.

— Oui. On a reçu une grosse commande… »

Delphine l’interrompit. « Une grosse commande. » Puis, sortant une photographie de son peignoir. « Qu’est-ce que c’est que ça ? »

C’était une photo de Marcel. « T’as fouillé