Aller au contenu

Page:Dabit - L'hotel du nord, 1929.djvu/183

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

… Mimar ayant ouvert la porte de sa chambre, Lucie eut un cri d’étonnement : « Comme c’est petit !

— T’es plus à la campagne, fit-il avec humeur.

Il s’assit et alluma une cigarette. Lucie tourna dans la chambre, se pencha à la fenêtre.

— Tiens, dit-elle, amusée, des chevaux… Ceux de ton ami le camionneur ? Oui ? Tu connais tout le monde ici.

— Dame ! Depuis sept ans que j’habite l’hôtel ! T’y resteras pas si longtemps. On parle d’exproprier la maison.

Lucie ouvrit les valises et commença à s’installer tout en bavardant.

— On a de bons voisins ? Y a-t-il beaucoup de femmes dans l’hôtel ?

— Tu m’en demandes trop… Te fatigue pas comme ça, Lucie.

Elle se haussait sur la pointe des pieds pour ranger du linge en haut de l’armoire. « Je suis trop petite. » Elle éclata de rire.

— Je vas t’aider.

Il s’approcha d’elle, l’enleva brusquement dans ses bras et la jeta sur le lit.