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Page:Dabit - L'hotel du nord, 1929.djvu/213

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Cologne et il était si amusant, si tendre qu’elle lui pardonnait sa paresse. D’ailleurs, ils se marieraient bientôt…

Ce secret lui pesait. Elle le confia à la patronne avec une joie vaniteuse.

— Tous les hommes promettent ça, ma petite, fit Louise.

— Oui… Mais le mien est sincère, répondit Jeanne, vexée.

Elle trouvait la patronne bien incrédule, jalouse peut-être. Elle se rengorgea. Les clients tournaient autour d’elle et lui faisaient compliment de sa beauté. Les plus dégourdis, même, l’embrassaient…

Un matin, en rangeant la chambre de Couleau, elle découvrit dans la poche d’un veston une lettre de femme. La semaine précédente, son amant était sorti plusieurs soirs de suite pour aller « régler un poste ».

Elle froissa le papier et pleura. Tout le monde lui avait menti, Chartron, Couleau, la cartomancienne qui lui prédisait du bonheur…