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Page:Dabit - L'hotel du nord, 1929.djvu/219

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goût de M. Adrien. « Chez lui, c’est une vraie bonbonnière. »

Elle lui a prêté un couvre-lit brodé qu’elle avait autrefois dans sa chambre, deux coussins, des rideaux roses assortis à la couleur du papier dont Adrien vient de tapisser les murs. À ses frais, il a construit une étagère sur laquelle s’empilent des livres, des journaux et des brochures : Frou-Frou, La Culotte Rouge, La Vie Parisienne ; au-dessus de la table de nuit que décore un vase garni de fleurs artificielles, il a épinglé sa « croix de guerre », son portrait de « première communion », celui de ses parents et les photos dédicacées de ses amis : Gaston et Julien dans leur uniforme du métro, un soldat, et quelques jeunes civils que domine la photo d’un garçon boucher. Des gravures de mode, une série de cartes postales représentant le « nu à travers le monde » complètent la décoration.

Depuis quelque temps, M. Adrien s’isole et semble poursuivre une idée fixe.

— Vous avez des ennuis ? lui demande Louise un matin.

Il lève sur elle des yeux fatigués.

« Voyons, qu’est-ce qu’il y a ?