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Page:Dabit - L'hotel du nord, 1929.djvu/218

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Adrien regagne sa chambre vers 2 heures. Un peu plus tard, un jeune homme, porteur d’un bouquet, demande l’autorisation de monter au 5.

« Ça doit être son anniversaire », se dit Louise.

M. Adrien travaille dans une confiserie. Il rentre à l’hôtel vers 7 heures, prend sa clé et gagne vivement sa chambre. Il en redescend, métamorphosé, vêtu de ce veston cintré qui fait loucher la patronne. Il prend son apéritif puis va dîner à la « Chope des Singes ».

Le mardi et le vendredi, il reçoit la visite d’un camarade ; quelquefois, celui-ci rate le dernier métro et Lecouvreur lui permet de rester coucher chez son ami. Louise ne peut que se louer de son locataire. Un homme sérieux, discret, bien élevé. Comme tous les vieux garçons, comme Pélican ou le père Louis, il semble avoir les femmes en horreur. Il ne peut souffrir près de lui la présence de Raymonde ni de Fernande. Il s’est plaint de Jeanne, de ses agaceries, lui a interdit l’entrée de sa chambre qu’il fait à fond, lui-même, le dimanche. Louise l’aide, d’ailleurs. Elle vante le bon