Aller au contenu

Page:Dabit - L'hotel du nord, 1929.djvu/237

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il était blême. Il ne rentra que lorsque le groupe eut traversé le pont-tournant…

Un mois passa. Lecouvreur avait presque oublié cette alerte. Un jour, à l’improviste, le propriétaire vint lui annoncer, officiellement, qu’on l’expropriait et qu’il avait vendu, lui, son terrain au « Cuir Moderne ».

Lecouvreur ricana :

— Arrangez-vous comme vous voudrez ; mais moi, vous entendez, je ne partirai pas ! Mon bail…

— Écoutez-moi un instant, interrompit le propriétaire. Votre bail finit bientôt, n’est-ce pas ?… Et, posément, il expliqua à Lecouvreur tous les avantages qu’il pouvait, en s’y prenant bien, retirer de cette affaire. « Que diable ! s’écria-t-il enfin, ça ne vous dit rien d’être rentier ?

— Ce serait bien notre tour, murmure Louise.

Lecouvreur prit conseil de son beau-frère et de quelques vieux amis. Il s’était encroûté. Autant il avait montré d’audace pour acheter son hôtel, autant il était inquiet, aujourd’hui, à la seule pensée de quitter le quai de Jemmapes. « Tout ça, Émile, c’est du sentiment », lui répondit-on. Il alla voir le gros Latouche