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Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/158

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— Savez-vous qu’elle est capable de le faire comme elle le dit ? demande mon père.

— Je n’en doute nullement, répond le professeur… Eh ! eh ! ce ne serait point la première fois qu’une femme se serait conduite d’une façon virile… L’histoire nous apprend…

— Judith et Holopherne ! s’écrie Mme Legros.

— Je voulais parler, dit M. Beaudrain mécontent de voir sa phrase interrompue, de Jahel, femme d’Haber, qui planta le clou de sa tente dans la tête de Sisara.

— Ah ! fait philosophiquement l’épicière… C’est que c’est moins connu, voyez-vous… Eh bien ! Catherine sera une Judith !

— Eh ! eh ! fait M. Beaudrain, savez-vous, madame, que, que… Comment dirai-je ?…

— Dites ce que vous voudrez. Ce sera une Judith !

M. Legros essaye de calmer sa femme.

— Tu te montes, ma chère amie… Tu avances là des choses, vraiment… Tu sais pourtant bien qu’avant de tuer Holopherne, Judith a… s’est… enfin…

— Et puis après ? demande l’épicière agacée. Quand il s’agit de sauver la patrie ? Lorsqu’il est question de venger un parent, un