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Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/18

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midi, et je lui explique mon système. Il m’écoute en souriant.

― Tu n’as peut-être pas tort, mon ami. Seulement, tu oublies une chose : c’est que je ne suis pas encore ton beau-frère et que…

― Oh ! c’est tout comme, Jules, car dans deux mois Louise et toi vous serez mariés.

― Et si la guerre tourne mal ?

Je répondrais bien que ce n’est pas possible, mais il faudrait avouer que j’ai lu le journal qui prédit la victoire, et j’aime mieux ne pas répondre, passer pour manquer d’informations.

Je suis Jules au jardin où Léon, le frère de Jules, un garçon de mon âge, et Mlle Gâteclair, leur tante, causent avec mon père et ma sœur. Ils parlent de certains changements à apporter à l’arrangement du terrain.

― Il faudrait avant tout, dit Louise, un massif d’arbres verts pour cacher le réservoir.

― Jules y a songé ce matin, répond Mlle Gâteclair.

― Et que penseriez-vous, fait mon père qui vient de réfléchir profondément, sa canne sous le bras, son menton dans la main, que