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Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/19

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penseriez-vous d’une jolie corbeille de verveines ou de géraniums au milieu de cette pelouse ?

― Ce serait gentil, dit Jules.

― Adorable, s’écrie Louise.

― Maintenant, continue mon père en se pourléchant les lèvres et en arrondissant les bras, on pourrait égayer un peu la façade en plaçant, par exemple, à droite une boule rouge, à gauche une boule verte et au milieu une boule dorée. Hein ? Ce serait-il gentil ?

― Charmant ! Charmant !

Ça me paraît bête, tout simplement. On ferait bien mieux de conserver cette grande pelouse où l’on peut se rouler à son aise et faire de bonnes parties de quilles. Depuis un mois, chaque fois que nous venons chez Jules, c’est pour dresser des plans dont l’exécution doit révolutionner sa propriété. Il n’est question que de changement, de transformation, de dérangement. Et Jules qui trouve ça tout naturel ! Il renverserait sa maison pour les beaux yeux de Louise. Ah ! s’il la connaissait comme moi…

― Viens-tu arroser les fleurs avec moi ? me demande Léon.