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Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/232

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Il paraît que les Allemands sont bien loin d’être tranquilles. Des événements graves sont imminents. Il se pourrait bien que, d’un moment à l’autre…

― Où ? Quand ? Comment ? demandent ma sœur et Mme Arnal, intriguées.

M. Hoffner se fait tirer l’oreille, mais, peu à peu, se laisse arracher des détails.

Les Prussiens redoutent un mouvement de l’armée de Metz. Ils savent bien ― et nous devons nous en douter aussi, si peu perspicaces que nous soyons ― que le maréchal Bazaine n’est pas resté pour rien sous cette place forte. Il attendait le moment d’agir.

― Et ce moment est venu ? implore Louise. Oh ! dites-nous tout, monsieur Zabulon.

― Chut ! dit le Luxembourgeois en mettant un doigt sur ses lèvres. Je ne sais encore rien, ― rien de précis, tout au moins. ― Mais, un de ces jours…


Ce jour est venu. M. Hoffner, après avoir fait fermer toutes les portes à clef, a tiré de dessous son gilet une feuille de papier de soie couverte de caractères microscopiques. C’est une dépêche apportée de Metz par un ballon.