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Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/27

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crie M. Legros. Et il faudra en faire autant aux Prussiens.

― Tiens ! sale Prussien, crie M. Pion, absolument emballé, et dont je perçois dans l’obscurité la longue silhouette tendant le poing vers l’orbe où un soldat blessé agonise, un coup de baïonnette au ventre.

Mon père glisse le dernier verre dans la lanterne et se croise les mains derrière le dos. Il sait que ce tableau-là n’a pas besoin d’être agité comme les autres, que tous les artifices sont inutiles cette fois-ci. Il est sûr de son effet : on a peint sur le verre l’incendie d’un bateau où des malheureux se tordent dans les flammes.

C’est épouvantable.

― Magnifique ! crie Mme Arnal. Ah ! ces brigands de Prussiens, si l’on pouvait les faire griller tous comme ça !