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Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/321

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Il est parti avec une figure longue comme ça.

― Mon pauvre monsieur Jean, je crois que vous n’irez pas à la noce cette année.

Que s’est-il passé ? Je le demande au père Merlin qui se contente de hausser les épaules en esquissant le geste qu’on fait pour compter des pièces de cent sous.

― Pauvre Jules !

― Comment ! dit le vieux, tu le plains ? Je croyais que tu lui portais beaucoup d’intérêt, pourtant.

Je ris, pendant que le père Merlin me fait signe de m’asseoir.

― Mon enfant, je dois t’annoncer que mes démarches auprès de ton père ont abouti. Je suis parvenu à lui faire comprendre qu’il était dans ton intérêt d’aller passer quelque temps dans un établissement scolaire. Aussitôt que la tranquillité sera complètement rétablie, on t’enverra à Paris, dans un lycée, pour continuer tes études. Ce n’est pas gai, un collège. C’est, pour beaucoup, une prison. Ce ne sera pas gai pour toi non plus, sans doute ; mais tu m’as dit toi-même que tu aimais mieux vivre entre les quatre murs d’un bâtiment noir que dans un milieu que tu exècres… Tu travailleras.