Aller au contenu

Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/322

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le travail fait passer le temps… fait passer bien des choses. Tu grandiras vite ; et, plus tard, ma foi… plus tard, comme je n’ai pas d’enfant… comme j’ai eu le malheur de perdre mes enfants… eh ! bien, nous verrons… je serai toujours là, tu sais.

Très ému, je serre les mains du vieillard.

― Quand croyez-vous qu’on rouvrira les lycées, monsieur Merlin ?

― Bientôt, probablement.


C’est aussi l’opinion de M. Beaudrain. Nous venons de recevoir une lettre de lui. Il nous apprend qu’il va revenir « dans nos murs » très prochainement. Il nous explique aussi de quelle façon il a passé le temps, dans son exil. Il a fait des vers : une pièce de vers qu’il adresse à Gambetta, le coryphée de la guerre à outrance. M. Beaudrain nous laisse entendre que c’est peut-être un moyen très habile d’obtenir les palmes d’officier d’académie. Pourtant, il se trouve fort embarrassé ; il n’a pas tout à fait terminé sa pièce.

« Les derniers vers, dit-il, me donnent beaucoup de mal. Je me suis arrêté à ce distique :

Tu compris…