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Page:Darwin (trad. Barbier) — Les plantes insectivores, 1877.pdf/331

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RÉSUMÉ.

plongées dans l’eau froide après avoir été exposées à une température de 145° F (62°,7 centigr.) s’infléchissent quelquefois légèrement, mais très-lentement ; l’immersion dans une solution de carbonate d’ammoniaque provoque ensuite l’agrégation énergique du contenu des cellules. Toutefois, la durée de l’immersion est un élément important, car, si on plonge les feuilles dans de l’eau portée à la température de 145° F. (62°,7 centigr.) ou même à 140° F. (60° centigr.) et qu’on les y laisse jusqu’à ce que l’eau soit refroidie, elles meurent et le contenu des glandes devient blanc et opaque. Ce dernier résultat semble dû à la coagulation de l’albumine et est presque toujours causé par une courte exposition à une température de 150° F (65°,5 centigr.) ; toutefois, différentes feuilles et même les diverses cellules d’un même tentacule différent considérablement au point de vue de la résistance à la chaleur. Enfin, le carbonate d’ammoniaque provoque l’agrégation chez les feuilles, à moins que la chaleur n’ait été suffisante pour coaguler l’albumine.

J’ai étudié, dans le cinquième chapitre, les effets produits par des gouttes de divers liquides organiques azotés et non azotés placés sur le disque des feuilles, et j’ai démontré que les feuilles découvrent avec une certitude presque absolue la présence de l’azote. Une décoction de pois verts ou de feuilles de chou fraîches agit presque aussi énergiquement qu’une infusion de viande crue, tandis qu’une infusion de feuilles de chou, faite en conservant les feuilles pendant longtemps dans de l’eau tiède, est beaucoup moins énergique. Une décoction de feuilles d’herbe est moins efficace qu’une décoction de pois verts ou de feuilles de chou.

Ces résultats m’ont conduit à rechercher si le Drosera est apte à dissoudre les substances animales solides. J’ai relaté en détail, dans le sixième chapitre, les expériences qui prouvent que les feuilles sont aptes à une digestion