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Page:Daudet – Les Rois en exil – Éditons Lemerre.djvu/320

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allumées, la table et les reliefs… Il paraît qu’on s’amuse ici…

L’observation, le ton funèbre dont elle est faite. Ils se regardent tous, un peu inquiets… Parbleu ! oui, on s’amuse, on est gai. Pourquoi serait-on triste ?

M. Lebeau semble stupéfait :

— Comment !… Vous ne savez pas ?… Quand donc avez-vous vu le roi, comtesse ?…

— Mais ce matin… hier… tous les jours.

— Et il ne vous a rien dit de la terrible explication ?… Alors, en deux mots, il leur raconte la scène, le traité brûlé, l’affaire flambée avec, très vraisemblablement.

— Ah ! la drogue… je suis flouée… dit Séphora.

Tom, très inquiet, regarde sa femme jusqu’au fond des yeux. Est-ce que par hasard elle aurait eu l’imprudente faiblesse ?… Mais la dame n’est pas d’humeur à s’expliquer là-dessus, toute à sa colère, à son indignation contre Christian, qui depuis huit jours s’embrouille en une série de mensonges pour expliquer comment l’acte de renonciation, n’est pas encore signé… Oh ! le lâche, le lâche et menteur !… Mais. pourquoi Lebeau ne les a-t-il pas prévenus ?

— Ah ! oui, pourquoi ? dit le valet de chambre avec son hideux, sourire… J’aurais été bien