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Page:Daudet - La doulou (la douleur) 1887 - 1895 ; Le trésor d’Arlatan (1897), 1930.djvu/57

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et menue.

Il y tenait, à cette vie. Une seule peur : l’angoisse du mauvais passage.

Pauvre ami. C’est fait, maintenant.

Habile façon dont la mort fauche, fait ses coupes, mais seulement des coupes sombres. Les générations ne tombent pas d’un coup ; ce serait trop triste, trop visible. Par bribes. Le pré attaqué de plusieurs côtés à la fois. Un jour, l’un ; l’autre, quelque temps après ; il faut de la réflexion, un regard autour de soi pour se rendre compte du vide fait, de la vaste tuerie contemporaine.

Ah ! qu’il faille tant de fois mourir avant de mourir…


. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Deux ans et demi sans notes.

J’ai travaillé. J’ai souffert.

Découragement. Lassitude.

Toujours même chanson ; des douches ; Lamalou.

Depuis l’année dernière, des troubles dans les jambes. Impossibilité de descendre un escalier sans rampe, de marcher sur des parquets cirés. Parfois je perds le sentiment d’une partie de mon être — tout le bas ; mes jambes s’embrouillent.

Changement d’état : marcher mal. Ne plus marcher.