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Page:Daudet - La doulou (la douleur) 1887 - 1895 ; Le trésor d’Arlatan (1897), 1930.djvu/74

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aux passages des époques dont elles sont secouées dans le sens de leurs tempéraments divers.

M. C*** avec le bruit perpétuel qu’il entend, comme un sifflet de locomotive, ou plutôt un échappement de vapeur. On s’habitue à tout.

Joie de l’ataxique constatant son mieux. L’homme aux yeux luisants.

Officier ayant perdu la parole à la suite d’une chute de cheval. Quelques mots dans un tremblement. L’air d’un Suédois.

Parmi les malades, ce jeune Espagnol polyglotte retrouvant la mémoire de sa petite enfance, ce patois des îles Baléares où il a été en nourrice et gardé jusqu’à cinq ans.

C’est à Lamalou seulement que j’ai vu les femmes surveillant leurs maris malades, empêchant qu’on leur parle, qu’on les éclaire sur leur mal.

Le Russe aux bras immobiles ; dispute avec sa domestique qui lui roule ses cigarettes et fait les gestes de leurs deux colères.