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Page:Daudet - Port-Tarascon, 1890.djvu/259

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heure, il fut très étonné de ne pas y trouver sa créole comme d’habitude. Sans doute le mauvais temps qu’il faisait ce jour-là, la température un peu vive, les embruns éclaboussant la dunette, ne lui avaient pas permis de sortir, si délicate de santé, si nerveusement impressionnable !

Le pont lui-même et l’équipage semblaient gagnés par l’agitation de la mer.

Une baleine venait d’être signalée, fait assez rare dans ces parages. Elle n’avait pas d’évents, ne lançait pas de jets d’eau ; à quoi des matelots prétendaient reconnaître une femelle, d’autres une baleine d’espèce particulière. On n’était pas d’accord.

Comme elle restait sur la route du navire sans s’éloigner, un délégué du carré des élèves alla demander au commandant la permission de la pêcher. Il refusa, mauvais chien comme toujours, sous prétexte qu’on n’avait pas de temps à perdre et donna seulement l’autorisation de tirer à la bête quelques coups de fusil.

Elle se trouvait à deux cent cinquante ou trois cents mètres environ, et tantôt se montrait, tantôt disparaissait, suivant le mou-