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Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/213

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— Tu me tortures. Il est mort ? Oh ! mon Dieu !… Et Perrine porta en gémissant la main à son cœur.

— Non ma sœur. Il vit. Mais il ne vaut guère mieux pour l’instant. Ses blessures sont graves. Comme à l’ordinaire, les sauvages l’ont frappé à la tête. Il a été la victime choisie par eux dans un combat récent.

— Comment sais-tu cela.

— Deux messagers hurons, de Québec, sont débarqués ce midi. J’ai causé avec eux au sortir de l’assemblée. Naturellement, leurs explications ont besoins d’être complétées…

— Pourquoi ne m’as-tu pas dit ces choses pénibles tout de suite ?

— Perrine, j’aurais voulu reculer encore le moment de tout t’apprendre. Quelle nuit tu vas passer !… Mais, vois-tu, demain matin, nous ne disposerons que de peu de temps, puis les enfants seront là…

— Tu as tort, Charlot, de m’avoir épargnée ainsi… Je t’en prie, aie confiance dans mon courage, dans ma volonté de rester debout, auprès de ceux que j’aime, quoi qu’il leur arrive… Charlot, tu me caches encore quelque chose… De Grâce !

— C’est que si ces sauvages avaient mal rapporté les faits ?

— Dis toujours.

— D’abord, sache, que là-bas, à Québec, le deuil est profond, général. On déplore la mort