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Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/91

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l’avenir de sa Perrine confié à la protection d’un noble cœur comme celui du capitaine de Senancourt. » L’instant avait été émouvant. Le souvenir de l’aïeule tant aimée sembla aussitôt transfigurer les traits de Perrine ; puis, ses yeux se voilèrent, et elle retint mal un sanglot. Mais Charlot, qui entrait à ce moment en compagnie d’André, courut vers sa sœur, passa tendrement son bras autour de la taille de la jeune fille, en murmurant : « Allons, allons, belle épousée de demain, souriez, sans quoi je me ferai de sanglants reproches, étant un peu la cause de cette union, qui me rend si heureux, moi… André paraît soucieux, lui aussi, depuis quelques heures… »

— Que dis-tu là, mon frère ? fit Perrine, s’énervant aussitôt, et entraînant Charlot vers un sofa voisin.

— Rien de bien anormal, ma sœur, après tout. Mon cher beau-frère est volontiers sombre ou silencieux, tu le sais bien. Quoique, franchement depuis son retour de France, il semblât un tout autre homme, badin, galant, rieur. Bah ! feinte habile que tout cela, sans doute…