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Page:David - Les Patriotes de 1837-1838, 1884.djvu/13

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avant-propos

que nous puissions faire, nous pour qui ces patriotes ont combattu et tout sacrifié, est bien de défendre leur honneur, et de rendre hommage à leur courage.

Qu’on ait les idées qu’on voudra sur les révolutions, qu’on soit fils de bureaucrate ou de patriote, il est un fait qu’on ne devrait pas nier, au moins, c’est que l’insurrection de 1837 a été la conséquence d’une lutte glorieuse d’un demi-siècle, l’explosion de sentiments nobles et patriotiques.

À quoi bon discuter si strictement, les patriotes avaient le droit de se révolter ? Que resterait-il dans l’histoire, si on en faisait disparaître tous les actes condamnables au point de vue de la loi et de la froide raison ? Que deviendraient tous ces héros dont les exploits font l’orgueil des nations et l’honneur de l’humanité ?

On voyait à la tête du mouvement les hommes les plus honorables, les plus recommandables par leurs talents, leur patriotisme ou leurs vertus ; les Morin, les Girouard, les Lafontaine, les Fabre, les Duvernay, les Perrault et les Rodier. Ajoutons MM. Berthelot, le Dr O’Callaghan, Cherrier, Meilleur, Viger, Roy et même quelques uns des hommes les plus éminents parmi la population anglaise : MM. Leslie, De Witt, W. Scott, et surtout les deux frères Nelson, Robert et Wolfred, deux médecins distingués.

On peut blâmer ces hommes estimables de n’avoir pas su s’arrêter à temps dans la voie de l’insurrection, mais on ne peut nier sans mentir à l’histoire, la noblesse de leurs motifs et la sincérité de leur patriotisme.

Dans le testament politique que de Lorimier écrivit, la veille de sa mort, il dit :

« Pour ma part, à la veille de rendre mon esprit à mon Créateur, je désire faire connaître ce que je ressens et ce que je pense. Je ne prendrais pas ce parti, si je ne craignais qu’on ne représentât mes sentiments