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Page:David - Les Patriotes de 1837-1838, 1884.djvu/196

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les patriotes

On comptait pour réussir sur les sympathies et l’aide des Américains.

Après quelques difficultés entre les chefs, Robert Nelson se mit à la tête du mouvement, et commença les préparatifs avec ardeur. Les patriotes accoururent de tous côtés se mettre sous ses ordres, chacun voulant contribuer à la grande œuvre de l’indépendance et rentrer dans ses foyers le plus tôt possible. On fondait des balles, on sacrifiait le peu d’argent qu’on avait à acheter des armes, et le soir, dans des endroits cachés, on faisait l’exercice.

On avait tant hâte d’exécuter ce grand projet, que, vers la fin de février, Nelson franchissait la frontière, à la tête de quelques centaines de patriotes canadiens, et lançait, comme président du gouvernement provisoire de la future république canadienne, une proclamation déclarant que tout lien politique entre le Bas-Canada et l’Angleterre était brisé.

Mais des mesures avaient été prises par les autorités américaines et canadiennes pour faire avorter l’entreprise. Ils avaient à peine mis le pied sur le sol canadien, qu’ils étaient attaqués par les loyaux et guettés par les troupes américaines qui les désarmaient. Ainsi pris entre deux feux, ils comprirent qu’ils ne pouvaient réussir et retraitèrent aux États-Unis, bien décidés à revenir mieux organisés.

Sachant que leur expédition avait avorté faute de discrétion et de préparatifs nécessaires, ils eurent l’idée d’unir tous ceux qui voudraient contribuer à l’indépendance du pays par les liens d’une vaste société secrète. Ils fondèrent l’association des Chasseurs qui, aux États-Unis et au Canada, fit de nombreux adhérents.

En 1838 comme en 1837, ce furent les comtés de Verchères, de Chambly, de Laprairie, de L’Acadie, de