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Page:David - Les Patriotes de 1837-1838, 1884.djvu/197

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les patriotes

Terrebonne et des Deux-Montagnes qui montrèrent le plus de zèle et d’enthousiasme pour l’insurrection.

Le 3 novembre fut fixé pour le soulèvement général ; les plans furent préparés, les rôles assignés. Pendant que Nelson, Côte et Julien Gagnon se dirigeraient sur Napierville, à la tête des Canadiens réfugiés et des volontaires américains, des attaques simultanées devaient avoir lieu contre Sorel, Chambly, Laprairie et Beauharnois. Les patriotes de Saint-Martin, de Sainte-Rose et de Terrebonne devaient s’emparer du pont Lachapelle, à l’Abord-à-Plouffe ; ceux des Deux-Montagnes et de Vaudreuil étaient chargés d’interrompre les communications par l’Ottawa et d’arrêter les bateaux qui descendaient la rivière.

Nelson et Côte se rendirent à Napierville, mais le reste du plan manqua faute d’armes, d’expérience et de direction.

Racontons les principaux incidents de cette triste journée du 3 novembre.

Les patriotes du comté de Beauharnois furent les premiers sur pied pour remplir le rôle qui leur avait été assigné. Ils étaient commandés par des hommes convaincus et intelligents, tels que le Dr Brien et Chevalier de Lorimier, de Montréal ; Toussaint Rochon, de Saint-Clément ; Louis Dumouchel, de Sainte-Martine, et M. François-Xavier Prieur.

Ils étaient une couple de cents, et divisés en deux bandes.

Ils allèrent d’abord au manoir seigneurial de M. Ellice pour s’emparer des armes et des munitions qu’ils croyaient y trouver. Mais M. Ellice et M. Brown, l’agent de la seigneurie, ayant été prévenus, l’alarme avait été donnée parmi les bureaucrates et les volontaires, qui accoururent au manoir pour le défendre. Il fallut faire le siège de la place ; des coups de fusils furent échangés ; il y eut y des bras et des