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Page:David - Les Patriotes de 1837-1838, 1884.djvu/250

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les patriotes

Il se lança avec enthousiasme dans les troubles de 1837, prit part à presque toutes les assemblées qui précédèrent l’insurrection, se cacha après la bataille de Saint-Denis, fut découvert et jeté en prison. Exclu des bénéfices de l’amnistie proclamée par lord Durham au mois de juillet 1838, il subit son procès au mois d’août suivant pour avoir pris part au meurtre de Chartrand.

La loi martiale n’étant plus en force, son procès eut lieu devant un jury composé en grande partie de Canadiens-français. L’affaire fut émouvante et créa une grande excitation ; la cour fut tout le temps encombrée d’une foule excitée. Les fanatiques anglais et bureaucrates demandaient à grands cris la mort de Nicolas et menaçaient de tuer, s’il était acquitté, les jurés et les avocats.

Chartrand était de Saint-Jean ; après avoir sympathisé avec les patriotes, il se tourna contre eux et se fit leur espion. Nicolas, Daunais, et quelques autres furent accusés de l’avoir surpris, un soir, de l’avoir traîné dans un bois et mis à mort.

La preuve contre Nicolas fut forte. MM. Walker et Charles Mondelet, ses avocats, s’efforcèrent de démontrer que la mort de Chartrand n’était pas un meurtre, mais une exécution politique, un acte de guerre. Nicolas fut acquitté au milieu d’un tumulte extraordinaire. Les loyaux manifestèrent leur colère par des cris, des hurlements et des menaces de mort.

Après son acquittement, Nicolas se rendit aux États-Unis, et prit naturellement part à l’organisation de l’insurrection de 1838, se battit à Odelltown, et essaya de s’enfuir aux États-Unis. Mais n’ayant pu franchir la frontière, il retourna à Saint-Valentin où il resta caché jusqu’au 17 janvier 1839.

M. McGinnis, magistrat de Saint-Jean, apprit qu’on avait vu dans le bois, à Saint-Valentin, un homme qui paraissait craindre d’être reconnu. M. McGinnis, trou-