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Page:David - Les Patriotes de 1837-1838, 1884.djvu/249

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les patriotes

nesse dit Beaucaire et Joseph Marceau dit Petit Jacques.

Ils furent tous condamnés à être pendus, mais trois le furent seulement : Narbonne, Nicholas et Daunais.

Nous ne pourrions pas comparer Narbonne comme Duquet à un agneau qu’on mène à la boucherie ; il manifesta jusqu’au dernier moment ses sentiments de haine contre les bureaucrates et le gouvernement. Il resta implacable, inexorable, et il n’y a pas de doute que s’il avait reçu sa grâce, il aurait, le lendemain, repris les armes.

Le spectacle de son exécution fut presqu’aussi émouvant et pénible que celui du supplice du pauvre Duquet. Il était manchot, ayant eu presque tout un bras coupé, lorsqu’il était enfant. Le bourreau ne réussit pas à l’attacher assez solidement. Lorsque la trappe tomba, Narbonne réussit à saisir la corde et resta suspendu par le bras. Deux fois on lui fit lâcher prise, deux fois, il ressaisit la corde.

Quel triste spectacle !

La mort vint enfin terminer les souffrances de l’infortuné Narbonne.


nicolas


Nicolas était né à Québec en 1797. Ayant perdu ses parents, lorsqu’il était encore enfant, il avait été élevé par un de ses oncles, M. François Borgia, avocat distingué de Québec, qui siégea pendant près de quarante ans dans l’ancienne Chambre d’assemblée. Nicolas fit un cours d’études et se mit dans le commerce, mais n’ayant pas réussi, il quitta Québec en 1831 et alla se fixer à Lacadie comme instituteur.

Instruit, parlant facilement, bel homme, vigoureux, plein d’énergie et d’ardeur, il était fait pour jouer un rôle dans un temps de révolution.