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Page:David - Les Patriotes de 1837-1838, 1884.djvu/253

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les patriotes

charles hindelang


Hindelang appartenait à une excellente famille d’origine suisse et protestante établie à Paris depuis longtemps et devenue française.

Il avait quitté la France pour venir faire fortune en Amérique. Il était ambitieux, intelligent, vif, avide d’émotions. Des Canadiens réfugiés à New-York, entr’autres M. Duvernay, lui racontèrent ce qui se passait au Canada, lui parlèrent de la lutte des patriotes pour conquérir leur indépendance. Haïssant l’Angleterre, aimant la liberté, enthousiaste, brûlant de sortir de l’oisiveté où il se trouvait, il sourit à l’idée de prendre part à ce mouvement d’émancipation et de se battre avec ces Français d’Amérique contre l’Angleterre.

Il partit, alla rejoindre Nelson à Rouse’s-Point, et, le 8, il était à Odelltown, commandant l’une des colonnes d’attaque et remplissant les fonctions de général. Il se battit en brave, toujours en avant, encourageant par son exemple les patriotes et criant à ceux qui hésitaient : « Courage, mes amis, les balles ne vous feront pas plus de mal qu’à moi. »

C’est lui qui, après la bataille, conduisit à Napierville la poignée d’hommes qui lui restait. Là on tint conseil et on décida que chacun devait chercher son salut dans la fuite.

Hindelang partit pour les États-Unis à travers les bois avec une quinzaine d’autres patriotes. Après avoir marché toute la nuit, la petite bande se trouva le matin presqu’au même endroit. Hindelang, accablé de fatigue, pouvant à peine marcher, se décida tout à coup à se livrer aux autorités, et se fit en effet arrêter par deux sentinelles. Conduit à la prison de Montréal, il subit son procès, seul, le 22 janvier, et fut condamné, le même jour, à être pendu. Mais il ne fut exécuté que