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Page:David - Les Patriotes de 1837-1838, 1884.djvu/294

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268b
les patriotes

Ceux-ci lui dirent que l’opération était impossible, et l’un d’eux ajouta que si elle eût été possible, Robert Nelson l’aurait faite.

Il lui arriva plusieurs fois d’étonner les médecins étrangers du plus grand mérite par la hardiesse et la justesse de ses idées.

Le premier dans le pays il fit l’opération de la pierre et réussit complètement dans plusieurs cas.

Mais les succès professionnels ne suffisaient pas à cette nature militante, à cette intelligence active.

Ami des Canadiens-Français dont il avait appris à apprécier le caractère loyal, il ne put rester longtemps indifférent au spectacle de cette brave population aux prises avec l’arbitraire. Naturellement porté à soutenir la liberté contre la tyrannie, le droit contre l’injustice, il épousa notre cause et devint l’un des champions les plus ardents du parti libéral.

Les Canadiens crurent bon d’envoyer un pareil homme les représenter dans la Chambre d’assemblée ; ils l’élurent pour Montréal, en 1827, avec l’hon. Louis-Joseph Papineau. Robert Nelson, qui était plutôt un homme d’action qu’un orateur, parla peu, mais il prit place parmi les chefs de la majorité, fut toujours du côté des résolutions hardies, de la résistance au mauvais vouloir du gouvernement. Cependant les exigences de sa nombreuse et riche clientèle l’empêchant de vaquer à ses devoirs de député comme il l’aurait désiré, il quitta la Chambre.

Néanmoins, aux élections générales de 1834. il fut élu de nouveau avec M. Papineau dans la division-ouest de Montréal.

L’élection dura trois semaines. Comme il n’y avait qu’un poll et que l’officier-rapporteur était obligé de le tenir ouvert tant qu’il ne s’écoulait pas une heure sans qu’un vote fût donné, on s’explique les lenteurs et les désordres qu’entraînait un pareil système. Tous les jours c’étaient des rixes, des batailles à coups de poing, de bâton ou de pierre.