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Page:David - Les Patriotes de 1837-1838, 1884.djvu/295

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les patriotes

Enfin l’officier-rapporteur, le docteur Lusignan, qui avait bravement fait son devoir, déclara qu’il ne pouvait plus tenir le poll ouvert sans danger pour sa vie et celle des électeurs et proclama Papineau et Nelson élus.

Comme nous avons déjà parlé des événements qui précédèrent l’insurrection de 37, nous nous contenterons de dire que Robert Nelson fut un de ceux qui persistèrent le plus énergiquement à refuser les subsides au gouvernement, tant que justice n’aurait pas été faite conformément aux 92 résolutions. Il fut un des membres des plus actifs du comité central, l’un des orateurs les plus véhéments dans les assemblées qui eurent lieu.

Il ne prit aucune part cependant à l’insurrection de l’automne de 1837.

Il vaquait tranquillement à ses devoirs professionnels, lorsque, deux ou trois jours après la bataille de Saint-Denis, où son frère Wolfred avait battu les troupes, il fut arrêté et jeté en prison. Il sortit, peu de jours après, sous caution.

Mais cette arrestation et la nouvelle des mauvais traitements qu’on avait fait subir à son frère et des excès commis par les troupes à Saint-Charles, à Saint-Eustache et à Saint-Benoit, exaspérèrent cette nature fière et sensible. Il partit pour les États-Unis, la tête grosse de projets, le cœur plein de vengeance.

Il y trouva M. Papineau, le docteur Côté, Malhiot, Rodier, Davignon et cinq ou six cents patriotes, tous décidés comme lui à prendre leur revanche, à rentrer, les armes à la main, dans leur foyers dévastés. Déjà, M. Papineau avait jeté dans les esprits l’idée d’une organisation en faveur de l’indépendance du pays et de l’établissement d’une république canadienne. Quelques-uns des hommes les plus importants de l’État de New-York avaient promis de favoriser ce mouvement, en fournissant des armes et de l’argent.

Des dissentiments ayant éclaté entre les chefs ca-