Aller au contenu

Page:David - Les Patriotes de 1837-1838, 1884.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
37
les patriotes
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

LA BATAILLE DE SAINT-CHARLES


Pendant que les patriotes de Saint-Denis battaient les troupes du colonel Gore, ceux de Saint-Charles se préparaient à repousser le colonel Wetherall, qui s’avançait de Chambly avec six compagnies d’infanterie, deux pièces d’artillerie et un détachement de cavalerie.

Saint-Charles, joli village situé sur la rive sud du Richelieu, à six milles de Saint-Denis, était, en 1837, le principal foyer de l’insurrection. C’est là que l’assemblée des six comtés avait eu lieu, et depuis cette grande démonstration, l’effervescence ne s’y était pas ralentie. Dans les premiers jours de novembre, M. Debartzch, le seigneur de l’endroit, était obligé de quitter sa maison avec sa famille et de se réfugier à Montréal. Les patriotes lui reprochaient d’avoir abandonné et même trahi la cause populaire. Ils s’étaient réunis, un soir, au nombre de deux cents, autour de sa maison et l’avaient sommé de s’éloigner. Lorsque le mandement de Mgr Lartigue fut lu, la plupart des hommes sortirent de l’église en maugréant. Le curé de la paroisse lui-même, M. l’abbé Blanchet, qui devint évêque de Nesqualy, était patriote et ne cachait pas ses sentiments.

Après l’émission des mandats d’arrestation du 16 novembre, les chefs patriotes se dispersèrent ; Papineau, O’Callaghan, Perrault et plusieurs autres allèrent à Saint-Denis ; T.-S. Brown, Rodolphe Des Rivières et Gauvin se rendirent à Saint-Charles pour y établir un camp ; ils y trouvèrent la population bien décidée à défendre ses chefs et à empêcher, par la force des armes, qu’ils fussent arrêtés.

Brown fut nommé général, et on se mit aussitôt à l’œuvre.