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Page:David - Les Patriotes de 1837-1838, 1884.djvu/9

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AVANT-PROPOS



Il y avait, en 1837, cinquante ans que les Canadiens-français luttaient pour les droits religieux, politiques et nationaux qui leur avaient été garantis par les traités. Au lendemain même de la conquête, la lutte avait commencé, lutte de tous les jours et de tous les instants, contre des gouverneurs et des fonctionnaires arrogants qui avaient entrepris de faire de la province de Québec un pays anglais, une autre Irlande.

La justice souillée par toutes les infamies ; la malversation protégée par le pouvoir ; la domination de la Chambre d’assemblée par un conseil législatif composé d’hommes nommés par la couronne, irresponsables au peuple et antipathiques à tout ce qui était français et catholique ; les places, les honneurs et les gros traitements prodigués à une orgueilleuse faction, au détriment des droits de la majorité ; la proclamation audacieuse des projets les plus effrontés d’anglicisation ; l’infériorité de tout ce qui n’était pas anglais et protestant passée à l’état de principe ; la violation constante de toutes des lois constitutionnelles et parlementaires ; le contrôle sur les dépenses publiques refusé à la Chambre d’assemblée.

Voilà un coin seulement du tableau que l’histoire déroule à nos regards pendant trois quarts de siècle.

Nous étions insultés, méprisés, humiliés et volés par des gens qui se moquaient de toutes les lois divines et humaines. Nous avions trouvé heureusement pour