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Page:Daxhelet - Cœur en détresse.djvu/156

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CŒUR EN DÉTRESSE

anciennes, que recouvrait comme un baume d’apaisement, s’étaient, je ne sais comment, soudain rouvertes en moi, douloureuses, énervantes. Mon imagination rétrospective avait revécu des heures à jamais abolies, et réveillé des désirs que je croyais morts. Hélas ! si vulnérable encore, mon faible cœur ! Toujours si désarmée, ma pauvre âme !

Mon compagnon exaltait en paroles vibrantes la grandeur du vrai amour, qui n’est ni dans le sortilège des passions brûlantes, ni dans les enthousiasmes de l’amitié fervente des adolescents, mais qui s’étend impersonnellement à une infinie fraternité élective, à l’humanité tout entière.

Je me suis emporté à entendre ces affirmations.

— La belle folie ! m’écriai-je. Que pouvez-vous, philosophes impuissants, pour la mul-