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Page:Daxhelet - Cœur en détresse.djvu/191

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CŒUR EN DÉTRESSE

Mavesée, voila l’horreur de ce spectacle : deux cadavres encore convulsés dans la rigidité de la mort ; deux vieillards brisés par l’âge et les durs labeurs, agenouillés près de ces dépouilles douloureuses…

La nouvelle de cet événement se répandit dans Mavesée avec la coutumière rapidité que mettent les moindres bruits à être colportés dans un village. Là, en effet, les curiosités s’alimentent par nécessité, des plus minimes accidents dont est rompue la monotonie des jours. Le pacant est fort sensible au tragique des situations et surtout des trépas. Aussi, par un brusque revirement de l’opinion si généralement pleine de mépris, naguère auparavant, pour la pauvre fille abusée, voilà que tout Mavesée estima infiniment touchante et romanesque la mort de la jolie Annette, et toute naturelle sa passagère liaison avec le comte.