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Page:Daxhelet - Cœur en détresse.djvu/23

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CŒUR EN DÉTRESSE

Ainsi il s’était impassibilisé de plus en plus, au point de mépriser toute poésie pénétrante, profonde et toute pensée émue, de ne voir plus dans les hommes et les êtres en général, que des formes toujours, réalisant partiellement et inégalement son étroit concept de la beauté.

Il s’était aussi fait une philosophie et une morale adéquates à l’inouïe et exclusive latrie qu’il avait instituée en l’honneur de toute forme.

Il aimait ses semblables en raison directe de leur puissance respective à pourvoir à ses joies égoïstes d’esthète. Il trouvait toute douleur choquante et toute misère laide, sans y compatir, comme si son cœur s’était figé en sa poitrine. Il estimait que le travail était chose presque toujours disgracieuse ; et les sueurs du prolétaire l’écœuraient, sans qu’à son dégoût se mêlât la moindre pitié.