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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/100

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JUILLET 1762

coup d’art et de finesse dans son drame. Il remarque qu’on n’avait pas encore fait entrer dans aucune comédie un éloge de la nation, et s’applaudit infiniment de ce trait de son génie.

La pièce est encore plus mauvaise à la lecture qu’à la représentation : elle est enrichie de notes, et c’est encore une nouveauté sublime dont l’auteur aurait dû se glorifier. C’est un grand effort de son imaginative.

15. — Une nouvelle Amélie s’élève contre celle de madame Riccoboni ; on lui reproche de n’avoir fait qu’extraire l’anglaise, d’en avoir tiré les morceaux qui lui ont convenu, et d’en avoir fait un roman à sa guise. On donne la traduction d’aujourd’hui comme fidèle ; elle n’en est que plus mauvaise. Elle est de M. de Puisieux.

16. — La Gazette de France exalte beaucoup aujourd’hui le zèle et la piété des Comédiens du roi, à l’occasion du service qu’ils ont fait célébrer pour M. de Crébillon. Elle ajoute que ce jour-là le spectacle fut fermé en signe de deuil, et que le lendemain on le rouvrit par Rhadamiste et Zénobie, chef-d’œuvre de cet auteur. M. l’archevêque est furieux de voir consigner dans un papier public un événement édifiant qu’il regarde comme le scandale de l’Église.

20. — M. l’archevêque de Paris ayant fait des reproches à l’ordre de Malte, sur l’indécente cérémonie pratiquée dans une église de l’Ordre, il s’est tenu un consistoire chez l’ambassadeur de l’Ordre, jeudi dernier 15 de ce mois ; on a décidé que, pour éviter de perdre un droit dont M. de Beaumont faisait des plaintes amères, le curé de Saint-Jean-de-Latran, quoique soustrait à l’Ordinaire par les privilèges de l’Ordre, recevrait une punition pour avoir occasioné ce qu’on appelle canoni-