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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/137

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MÉMOIRES SECRETS

Le sujet de ce drame est tiré d’une dissertation de M. Secousse, qui est dans le sixième volume des Mémoires de l’Académie des Belles-Lettres. L’auteur l’a suivie en grande partie. Sans entrer dans le détail des défauts de la constitution du poëme, la versification est des plus impropres au genre dramatique : c’est une enflure de style, un faste d’expressions, un amas de métaphores hardies, d’hyperboles gigantesques, qui ne peuvent en imposer qu’aux ineptes. L’auteur, loin de s’être formé le goût par la lecture des Grecs, se l’est gâté vraisemblablement en méditant trop Pindare. Le ton de ce lyrique est insoutenable dans notre langue, même dans son genre, à plus forte raison dans celui dont il est question.

7. — Les admirateurs de M. de Chabanon ne peuvent revenir du peu de succès de sa pièce. Il se répand une anecdote qui ferait peu d’honneur à cette tragédie, si elle était vraie.

À la fin de la pièce a régné un grand silence ; ensuite quelques clameurs se sont fait entendre ; on a demandé sourdement l’auteur. Ce bruit s’est accru, a recommencé à plusieurs reprises, enfin est devenu si tumultueux, que la garde s’en est mêlée, et l’on a arrêté deux jeunes gens les plus acharnés. On assure qu’ils se sont trouvés être deux frères ou parens de l’auteur… On les a relâchés tout de suite.

8. — Arrêt rendu par le conseil souverain du Parnasse. Cet écrit est une plaisanterie contre l’insolent libelle de M. Poinsinet : elle est de M… Il ne méritait pas qu’un plus digne athlète descendit dans la lice. C’est médiocre, comme l’ennemi que l’on combat.

10. — Les Muses pleurent depuis quelques jours la