La réponse de M. le duc de Saint-Aignan était celle d’un grand seigneur, simple, noble, et plus dans le vrai genre ; il a fait, ainsi qu’il convenait, l’éloge de M. le duc de Nivernois, qu’il remplaçait dans ce moment-là.
M. Watelet a fini la séance par la lecture de la traduction libre du troisième chant du Tasse. Elle est fort allongée : en quelques endroits, il a enchéri sur son original. Cette traduction a du mérite. L’auteur a lu en déclamateur, en variant les tons suivant les images qu’il avait à peindre.
23. — M. Marin répand dans le monde, sous le titre de Lettre[1], un projet intéressant pour l’humanité : il voudrait qu’on fît une souscription pour faire des fonds en faveur des honnêtes gens malheureux qui ne peuvent poursuivre leurs procès.
24. — Amédée Vanloo, premier peintre du roi de Prusse, a exposé depuis quelques jours aux regards des curieux un tableau singulier : c’est une allégorie soutenue des vertus du roi personnifiées. Il y a huit figures, sans compter quelques animaux. On regarde par une lunette, et toutes ces figures se réduisent en une seule, qui représente en miniature le buste du roi très-distinct et très-ressemblant. Pendant que vous levez l’œil à la languette, le peintre passe le doigt sur les différentes parties du visage. Vous levez les yeux, et vous le voyez successivement toucher toutes les figures. Ce chef-d’œuvre d’optique devient bien moins surprenant par les exemples qu’on en a aux Minimes de la Place-Royale et à la bibliothèque de Sainte-Geneviève[2].